Démarchandiser pour vivre en santé : les politiques de redistribution comme déterminants de la santé

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L’état de santé de la population québécoise s’améliore depuis plusieurs décennies, une tendance similaire aux autres sociétés occidentales. Pourtant, des écarts importants subsistent tout de même entre celles qui assurent plus ou moins bien la santé de leur population.

L’étude résumée dans ce rapport – et dont la version longue est disponible en ligne – s’intéresse à l’effet sur la santé des politiques sociales, des dépenses de santé, ainsi que des inégalités. Collaboration spéciale avec l’Observatoire, elle est le résultat d’une analyse qui compare les déterminants de la santé dans 30 pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) entre 1960 et 2017. Elle permet donc de vérifier la corrélation entre deux catégories de variables (les dépenses sociales publiques et la distribution du revenu) et quatre mesures de la santé des population (le taux de mortalité, l’espérance de vie à la naissance, les années potentielles de vie perdues et le taux de mortalité infantile).

Il en ressort que les politiques publiques ont des conséquences significatives pour la santé, non pas tant parce qu’elles réduisent les inégalités que parce qu’elles distribuent mieux que le marché les ressources et les protections qui permettent à chacun de tirer son épingle du jeu face aux risques sociaux (le chômage, par exemple) et à la maladie.

D’un point de vue individuel, le revenu est un bon prédicteur de la santé. Mais le fait que les riches soient en meilleure santé que les pauvres ne permet pas de conclure que les sociétés plus égalitaires ont des populations en meilleure santé.

Ce qui importe, c’est donc moins la distribution des revenus à proprement, que la distribution des risques et l’insécurité sociale : lorsque l’État-providence est fort et généreux, la sécurité des personnes et des ménages augmente et la santé s’améliore.

 

À propos des auteurs

Olivier Jacques, Department of Political Studies, Queen’s University

Professeur adjoint au département de gestion, d'évaluation et de politiques de santé de l'Université de Montréal, Olivier Jacques a été le chercheur postdoctoral Skelton-Clark au département d'études politiques de l'Université Queen's. Il détient un doctorat du département de science politique de l'Université McGill. Il se spécialise dans l'analyse des politiques publiques, l'économie politique et les finances publiques dans les pays de l'OCDE. 

 

Alain Noël, Département de science politique, Université de Montréal

Alain Noël est professeur de science politique à l'Université de Montréal. Ses recherches portent sur les politiques sociales et sur le fédéralisme en perspective comparée et, plus largement, sur la politique au Canada et au Québec. Son livre principal, La gauche et la droite : un débat sans frontières, écrit en collaboration avec Jean-Philippe Thérien, est paru en 2010 aux Presses de l’Université de Montréal.  La version anglaise, publiée chez Cambridge University Press, a reçu le Prix 2009 du meilleur livre en Relations internationales de l’Association canadienne de science politique. Il est également membre du conseil scientifique de l'Observatoire.

 

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